L’asthme de l’enfant est la maladie chronique la plus fréquente de l’enfant. C’est également la maladie respiratoire la plus fréquente. La prévalence de la maladie augmente ces dernières décennies. Elle touche environ 10 % des enfants français. Il s’agit donc d’un problème majeur de santé publique.
Petit rappel concernant les voies respiratoires
La trachée se divise en 2 bronches souches qui elles mêmes se divisent 22 fois jusqu’à arriver aux bronchioles qui elles se terminent en alvéoles.
Les alvéoles vont permettre les échanges gazeux entre l’air et le sang et ainsi permettre aux poumons d’effectuer leur travail (faire pénétrer l’oxygène et faire sortir le gaz carbonique).
L’asthme, qu’est ce que c’est ?
L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches dans laquelle on observe un rétrécissement du diamètre bronchique.
Ce rétrécissement est lié à plusieurs facteurs :
– Une inflammation
– Une hypersécrétion de mucus
– Un spasme des muscles bronchiques.
Comment évoquer une crise d’asthme chez un enfant ?
L’enfant qui présente une crise d’asthme va présenter :
– Une gêne respiratoire, le passage de l’air devient plus difficile et ce notamment à l’expiration
– Une toux sèche qui peut rester isolée
– Une respiration sifflante
Ces signes vont rapidement s’amender spontanément ou sous traitement.
Si les signes persistent plusieurs heures ou jours malgré la prise des traitements, il s’agit d’une exacerbation d’asthme.
Une exacerbation particulièrement sévère est un asthme aigu grave.
L’enfant peut alors présenter :
– Des signes de gêne respiratoire (augmentation du travail respiratoire) : creusement du thorax ou creusement entre les côtes, mouvement de battements des ailes du nez.
– Augmentation de la fréquence respiratoire
– Teinte bleutée des lèvres
– Difficultés à parler
Ces différents signes doivent amener à appeler le numéro d’urgence 15 (SAMU) ou 112.
Et l’asthme d’effort ?
L’asthme d’effort se manifeste par une toux, un essoufflement, une oppression thoracique et des sifflements. Ces symptômes surviennent le plus souvent 5 à 10 minutes après l’effort physique mais peuvent également survenir au cours de l’effort.
Quels sont les facteurs déclenchant de l’asthme ?
Différents éléments peuvent déclencher une crise ou une exacerbation d’asthme : les virus, les allergènes (pollen, aliments, piqures d’hyménoptères), les agents irritants (air froid et sec, fumée de tabac) et enfin l’exercice physique.
Sur quels facteurs peut-on jouer pour limiter les crises d’asthme ?
L’asthme peut comme nous l’évoquions être allergique. Dans ces cas, limiter les allergènes peut avoir un impact ! En intérieur, les allergènes peuvent être les acariens, les poils d’animaux, les moisissures ou encore les cafards… En extérieur, on trouvera les pollens venant des arbres, des graminées ou de certaines herbes.
D’autres facteurs peuvent être « irritants ». Ainsi il faudra être particulièrement vigilant en cas de temps froid ou des pics de pollution. Certains enfants doivent d’ailleurs limiter les activités en extérieur lors de ces pics.
A l’intérieur de votre maison, d’autres facteurs peuvent être néfastes : les substances chimiques contenues dans les parfums, les produits d’entretien, les bougies…. Mais encore le tabagisme passif.
Quels examens peuvent être pratiqués chez un enfant asthmatique ?
Une radiographie thoracique doit toujours être réalisée au moins une fois dans l’histoire de l’asthme. Elle a pour principal objectif d’éliminer d’autres pathologies dont les symptômes pourraient évoquer un asthme.
D’autres examens appelés « Epreuves Fonctionnelles Respiratoires » vont être pratiquées par un pneumopédiatre. Elles permettent d’évaluer de façon objective l’asthme.
Ces examens sont indolores.
Quels sont les traitements de l’asthme ?
– Le traitement de fond :
Le plus souvent les enfants reçoivent un traitement par corticostéroïdes inhalés (Flixotide® par exemple). Les corticoïdes ont un rôle anti inflammatoire et à partir de 4 ans en cas d’asthme non contrôlé on peut ajouter des bronchodilatateurs de longue durée d’action. Le rôle des bronchodilatateurs de longue durée d’action est de provoquer une relaxation des muscles bronchiques. Cette action va durer plusieurs heures.
Ce traitement est pris à l’aide d’une chambre d’inhalation, matin et soir. La chambre d’inhalation est une sorte en boitier en plastique sur lequel est monté un masque ou un embout buccal. Les parents et l’enfant doivent être formés aux techniques d’inhalation.
Parfois ces traitements ne suffisent pas à contrôler l’asthme et des aérosols doivent être mis en place à la maison.
– Le traitement de la crise :
Le traitement de la crise repose sur les bronchodilatateurs de courte durée d’action (Ventoline® par exemple) en spray ou poudre. Le traitement s’administre par « bouffées » à l’aide de la chambre d’inhalation.
A l’école, en cas de crise, il est nécessaire d’isoler l’enfant, de le calmer, le rassurer. En effet, l’impression d’oppression thoracique et la gêne respiratoire peuvent être assez angoissante pour l’enfant. L’amélioration est en générale rapide sous traitement.
En cas de crise sévère d’emblée ou de non amélioration rapide, les secours devront être appelés.
Comment se passe la prise en charge d’un enfant asthmatique à l’école ?
Lorsqu’un enfant est asthmatique, son médecin met en place un PAI (Plan d’accueil individualisé), comme nous le décrivions dans la dernière newsletter. Celui-ci aura pour objectif de mettre en place les adaptations nécessaires à la scolarisation de l’enfant asthmatique mais également de détailler la prise en charge en cas de crise.
Le médecin scolaire s’attachera à ce que la conduite à tenir en cas de crise soit bien comprise par les différents intervenants agissant autour de l’enfant.
Quel est le retentissement de l’asthme sur la scolarité ?
Les principales conséquences de l’asthme sur la scolarité sont liées aux réveils nocturnes et à l’absentéisme.
Certains chiffres sont assez inquiétants : un retard scolaire de 1 à 3 ans touche 30 % des enfants asthmatiques pour atteindre 54 % au collège et 61 % au lycée.
Il est donc primordial : que l’asthme soit bien contrôlé pour limiter ces conséquences sur la scolarité et que la continuité pédagogique puisse avoir lieu en cas d’absentéisme.
Asthme de l’enfant et COVID, quelques infos...
Au cours des 2 dernières années, il n’a pas été démontré de sur-risque pédiatrique dans les pathologies respiratoires chroniques. De rares cas de décès ont été enregistrés en contexte de polypathologie mais sans facteur de risque retrouvé.
La vaccination va prochainement être élargie aux enfants de 5 à 11 ans atteints de pathologies sévères. La haute Autorité de Santé recommande la vaccination des enfants atteints d’asthme sévère (ceux recevant à la fois de hautes doses de corticoïdes inhalés et de bronchodilatateurs de longue durée d’action pour contrôler leur asthme). Toutefois dans le contexte actuel de forte circulation virale, la Société Pédiatrique de Pneumologie et Allergologie recommande la vaccination des enfants atteints de pathologies respiratoires moins sévères… A suivre
Pour en savoir plus :
https://www.ameli.fr/hauts-de seine/assure/sante/themes/asthme-enfant-plus-3-ans
https://www.tousalecole.fr/content/asthme
https://asthme-allergies.org/rentree-scolaire-asthme-et-covid-19/
https://www.sp2a.fr/spa_actualites/vaccination-covid-19-5-11-ans/
Https://www.sfpediatrie.com/sites/www.sfpediatrie.com/files/documents/BrochureFocus/focus_asthme.pdf