Portrait d’instit’ : Safoora, professeur d’anglais « Je vois mon travail comme un voyage ! »

Safoora est notre professeur d’anglais depuis janvier 2020 . Découvrez son portrait et sa méthode de travail.

Safoora, née à Téhéran, avec un BA de l’université de Téhéran s’est installée en Angleterre où, après l’obtention d’un LLM en droit, a d’abord travaillé comme chercheuse avant de se consacrer pendant presque dix ans à la production de médias à la BBC.

En France, elle a exercé le métier de professeur d’anglais tout en continuant de s’intéresser à la création de matériel pédagogique se rapportant à la diversité des jeunes publics, ce qui a débouché sur son projet en cours HOOP.

La philosophie pédagogique de Safoora : valoriser l’engagement des élèves dans leur apprentissage à travers l’art performatif et développer leur esprit critique.
L’ égalité des sexes, la diversité culturelle, la solidarité sociale constituent ses problématiques essentielles.

Comment vois-tu ton métier de professeur ?

Travailler comme enseignant est un travail très difficile mais également très gratifiant, surtout avec les enfants.

Je vois mon travail comme un voyage ! J’apprends de nouvelles choses chaque jour et je me mets au défi d’être le plus flexible et ‘ajustable’ dans la façon dont je travaille avec les enfants. Je pense que la chose la plus importante en tant qu’enseignant est de continuellement modifier et adapter votre méthode pédagogique et votre matériel en fonction des besoins et des intérêts des élèves.

Apprendre une nouvelle langue est bien plus facile lorsqu’elle est enseignée de la manière la plus naturelle. Je communique avec les enfants uniquement en anglais, mais je m’assure d’utiliser tous les moyens possibles pour qu’ils comprennent et participent.  Ainsi, par exemple, nous chantons, dansons et jouons dans le cadre du processus d’apprentissage.  Et j’essaie de créer un ‘petit univers’ sûr et amusant pour que les enfants se familiarisent avec l’anglais.

Comment travailles-tu avec les plus jeunes ?

J’anime des groupes d’une quinzaine d’enfants et la leçon est très animée et ludique. Il s’agit de jouer, chanter, danser et dessiner.  J’essaie aussi de faire des mini-jeux de rôle très régulièrement. La lecture est un apprentissage « clef » pour les enfants et je m’emploie à leur lire de petites histoires courtes en anglais le plus souvent possible.

Avec les plus grands, quels sont les enjeux ?

Avec les plus grands, nous travaillons sur un livre qui s’appelle Kids Box. A chaque séance, nous avons un petit jeu, une chanson et des jeux de rôle.

Le projet le plus amusant de l’année est lorsque les enfants se filment en cuisinant à la maison. Ensuite ils montrent leur vidéo – tout en anglais – à leurs camarades de classe.  Nous le faisons avec les CM1 et les CM2.  Les enfants adorent cela et ils perdent toute timidité à parler en anglais. Cette année, nous avons décidé de faire encore plus de vidéos créatives.

Les enfants préparent également une présentation en anglais sur le sujet de leur choix.

Chaque année, avec les élèves de CM2, nous préparons une pièce de théâtre qui sera jouée devant les parents en fin d’année.

Tu animes également un atelier d'anglais le soir après l'école. Est-ce un complément des cours ou un tout autre travail ?

L’atelier d’anglais est synonyme de FUN. J’ai des élèves du CE2 au CM2 avec différents niveaux en anglais. Je prends habituellement un maximum de 12 enfants pour pouvoir passer le plus de temps avec chacun pendant l’atelier. Je me concentre principalement sur l’expression orale et sur le fait de donner aux enfants les compétences nécessaires pour communiquer facilement en anglais.

Tes cours à Emilie Brandt ne sont pas ta seule activité, tu es également la créatrice de "HOOP". Tu peux nous en dire un peu plus ?

HOOP, est mon projet de production de contenu d’apprentissage en ligne inclusif et progressif.

L’idée de créer HOOP m’est venue lors de ma deuxième année de travail en tant qu’enseignante. La plupart du temps, le matériel ‘classique’ d’apprentissage en anglais que j’ai pu rencontrer représentait un style de vie stéréotypé avec des préjugés sociaux, ethniques et religieux. En tant qu’enseignante et parent, je ne me sentais tout simplement pas à l’aise avec tous ces vieux clichés.

Et HOOP est né.

Propos recueillis par Alexandra Landais